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Foals, Iggy Pop, Last Shadow Puppets, Beck ... - Rock Werchter - 03.07.2016Image (2016)

Crédit photo :

© Jokko

Date et lieu :

Rock Werchter, Werchter – 03 juillet 2016

Live report :

Après une journée du samedi copieuse et boueuse (lire le live report), la route qui mène ce dimanche au festival est un peu pluvieuse… mais la chance nous sourit. Le boulot effectué durant la nuit par les organisateurs est sensationnel. Le terrain est sec et, dès l’entrée passée, le temps tourne au plein soleil et la journée sera belle, très belle.

Sur la Main Stage, Vintage Trouble sert son blues-rock gavé de soul devant un parterre qui s’amasse au fur et à mesure. Emmené par Ty Taylor, énergique chanteur afro au style intemporel, le groupe avait assuré avec brio la première partie d’AC/DC en 2015 au Stade de France. Il n’est que 13h30, l’heure est délicate mais les Californiens se donnent corps et âme et entraînent les festivaliers dans un tourbillon d’allégresse. Taylor descend au milieu du public et lui colle la tête à l’envers pendant que le groupe alterne le gros bois et les ballades bluesy. Beau boulot !

Chaud, chaud, une bière ou j’tue l’chien ! C’est maintenant au tour des irlandais de The Strypes de poursuivre ce menu pantagruélique. Quatre gosses presque boutonneux d’à peine 80 barreaux tous réunis. Durant une bonne heure, ils saisissent la grande scène avec leur blues-rock speedé pas forcément original mais techniquement absolument irréprochable. Basse-batterie-guitare impeccables, impressionnantes même, les gamins arrachent tout. Le guitariste joue derrière son bassin, le batteur tabasse intelligemment et le bassiste a quelques mimiques d’Angus Young. Coup de chaud !

Petit laps de temps mis à profit avant l’enchaînement absolument fatal. Pour démarrer, légende parmi les légendes : Iggy arrive torse poil, comme une furie, hanche en bois (excès de sex, drugs et rock & roll) mais hargne intacte. L’Iguane a perdu la boule, il chamboule les vieilles règles du jeu et balance quatre coups de chevrotine d’entrée : « No Fun », suivi de « I Wanna Be Your Dog », « The Passenger » et « Lust For Life ». L’Iguane nous prend à la gorge, son groupe (un poil statique) turbine sévère derrière comme une armée de mercenaires. Moins mobile, l’Iguane se dandine toujours et compense aussi par les mots - les fuck volent à tout crin – et sa voix inaltérée. La suite est surtout un best of de sa longue et éclectique carrière, revisitant « Nightclubbing », « Skull Ring », « Sister Midnight » jusqu’aux deux extraits de son dernier excellent album Post Pop Depression : « Gardenia » et la brillante « Sunday ». Sous le cagnard le Stooge achève violemment la foule avec un « Search & Destroy » bestial et toujours aussi ravageur.

Pas le temps de débander, on file droit vers The Barn, le souffle coupé, on s’incruste lamentablement dans la fournaise où Foals vient d’entamer son set. Ce concert confirmera clairement que Foals est l’un des groupes les plus intéressants de cette décennie et qu’il mérite largement son statut de tête d’affiches à Rock En Seine et au Reading & Leeds Festival cette année. Le groupe d’Oxford réussit l’amalgame de mélodies habiles et fouillées avec une énergie débordante pour un set aussi beau que tendu. La setlist est un vrai régal, « My Number », « Mountain At My Gates », « A Knife In The Ocean », « Late Night » notamment, avant de conclure sur la doublette ahurissante « Inhaler » (putain d’intro !) et une version rageuse de « What Went Down ». Durant une bonne heure, on aura dansé comme des minettes, chialé comme des mômes, headbangué comme des métalleux et admiré la grosse énergie. Putain d’concert.

La Jupiler attendra, les Last Shadow Puppets sont sur la Main Stage. Les mômes de Sheffiled, néo-californiens, sont donc revenus cette année avec un deuxième album. Tous deux vêtus comme des bobos cannois, futal en toile et polo Fred Perry, Miles Kane et Alex Turner s’en donnent à cœur joie. Ils sur-jouent les branleurs décontractés avec beaucoup d’autodérision. Mais le plus important, c’est la musique. Là aussi c’est la claque, quatre jeunes femmes jouent des cordes dans le fond, un clavier, un bassiste, un excellent batteur et le binôme centrale aux guitares. Sans caricaturer, Kane prend à son compte les morceaux rock et vicelards (« Bad Habits », la reprise « Totally Wired » de The Fall) et les plus enlevés. Alex Turner a enfin pris la dimension d’un vrai frontman. Il s’investit bien entendu dans un rôle de crooner avec des love songs admirablement interprétées (« Sweet Dreams », « My Mistake Were Made For You », « Miracle Aligner »). L’alchimie et le plaisir des deux vieux potes fait plaisir à voir. En toute fin, comme au Glastonbury quelques jours auparavant, le groupe reprend « Moonage Daydream » en hommage à Bowie. La reprise file des frissons de bout en bout, de la voix de Turner au solo reverb de Miles Kane. L’élégance à l’anglaise.

Dernière étape du grand Chelem de la journée, Beck est sur The Barn. Les guiboles accusent le coup mais le cœur y est. Sous la scène couverte, l’homme au chapeau et lunettes noires est servi par un son incroyable, un groupe de musiciens absolument dantesques et un visuel réussi. Le caméléon Beck est donc venu avec un set pêchu, éloigné de son précédent album Morning Phase et peut-être dans la lignée de celui à venir dont est extrait « Dreams ». Contrairement à son groupe et à son set, Beck est assez lymphatique et manque un peu d’âme dans ce concert pourtant assez prodigieux. Certains diront que c’est l’un des meilleurs de cette édition 2016. On est pourtant contraint d’abdiquer avant la fin… la faute à cette scène couverte sous chapiteau assez clos : la foule est compacte, les corps en surchauffe… dommage.

N’y voyez aucun manque d’éclectisme mais Macklemore & Ryan Lewis rappera sans nous. N'y voyez aucune forme de sexisme mais Florence dansera sans nous. On reviendra un peu plus tard sous la scène du Klub C voire une ex-amante, une amourette d’ado : Skin et Skunk Anansie, groupe reformé il y a quelques années. Dans les années 90, ce groupe alternatif a eu ses heures de gloire, notamment avec l’album Stoosh. Le parterre est ras la tronche. Skin débarque en jogging brillant futuriste, casquette et capuche sur la tête. La voix est un peu décevante au départ mais va monter en puissance au fil du set. Globalement, Skin porte sur ses épaules et son charisme un groupe moyennasse et limité musicalement. Elle saute et entraîne le public, elle interprète majestueusement « Hedonism (Just Because You Feel Good) » et le public mort à l’âme son. Pas désagréable, pas non plus mémorable…

Après deux jours, c’est l’heure de plier les gaules et de quitter la Flandre. Rock Werchter est définitivement l’un des grands festins rock de notre vieille Europe.

Jean

Setlists :

Retrouvez la setlist d’Iggy Pop
Retrouvez la setlist de Foals
Retrouvez la setlist des Last Shadow Puppets
Retrouvez la setlist de Beck

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