Queens Of The Stone Age - Villains (2017)

Pistes :

 

1. Feet Don’t Fail Me

2. The Way You Used To Do

3. Domesticated Animals

4. Fortress

5. Head Like A Haunted House

6. Un-Reborn Again

7. Hideaway

8. The Evil Has Landed

9. Villains Of Circumstance

 

 

Musiciens :

 

Josh Homme (chant, guitare, basse) - Troy Van Leeuwen (guitare, basse, claviers) - Michael Schuman (basse) - Dean Fertita (claviers) - Jon Theodore (batterie)…

 

Chronique :

 

Tout brûler tout refaire…? Tout ou presque. Bienvenue dans le laboratoire de Josh Homme et sa garde rapprochée d’aventuriers, jamais rassasiés d’expérimentation musicales improbables et autres collaborations occultes. Le dernier volet de leurs quêtes se matérialise ce 25 août 2017 avec Villains, drapé des visuels rugueux, malsains et arides de Bone Face et autant redouté qu’attendu.

 

Le cadavre du clip de « Like The Way You Used To Do », encore chaud dans son cercueil, la sentence était massivement tombée : « Pop mainstream ». Et de la sphère de sa majesté des hautes instances intellectuelles musicales pro-stoner de s’insurger, de crier à l’imposture et à la trahison. Aussi, que de passion et de débat autour du nom de Mark Ronson pour la production…

 

Mais à l’heure où le microsillon crache l’intro de « Feet Don’t Fail Me », une pièce compacte, dense et en apparence abordable mais d’une complexité latente anxiogène au groove charnel et puissant, ne reste que l’essentiel : la musique et sa vérité crue.

 

« Like The Way You Use To Do » contraste par sa légèreté et sa décontraction festive, quand « Domesticated Animals » questionne notre rapport à la servitude de tout ordre, refrain froidement martelé et riff hypnotiques à l’appui. « Fortress » fait péter les verrous de cette humanité aux prises avec sa part d’ombre et de ce que chacun d’entre nous est prêt à en livrer… ou pas. J’écoute et j’entends tellement plus que ce que les reines du désert jouent : une habile synthèse de tout ce que les différents protagonistes de ce projet y ont, tour à tour, apporté. J’entends l’entité musicale à part entière que représentent QOTSA, EODM, TCV… une renaissance musicale nuancée et riche de son vécu. Ah oui et tant qu’on y est : les lauriers, les médailles et la couronne des rois du Stoner, vous SAVEZ où vous pouvez bien vous les mettre.

 

Frénésie et urgence psychobilly, « Head Like A Haunted House » prend tes intestins en otage, guitares dégingandées, batterie chiadée et la petite reverb sur la voix qui va bien. Noirceur sexy nappée de keyboards glaciaux, guitares poisseuses, violons lascifs sur « Un-Reborn Again ». « Hideway » n’est (à mon humble avis) pas le morceau le plus intéressant mais s’ancre très bien dans le déroulé de l’album, poétique suave et mystérieux.

 

« Close. Come Close », si je m’approche encore des enceintes je vais finir dedans. Le closing de ce septième album s’amorce sur « The Devil Has Landed » : pierre angulaire de Villains et, j’en mettrais ma tête au feu, futur morceau emblématique des Queens au même titre qu’un « Sick, Sick, Sick » ou qu’un « No One Knows ». Instinctif et immédiat, pur moment de rock n’roll / char d’assaut à tiroir qui délivre à la fin sa prophétie, comme un mantra « Here we are - Get out of the way - matters not - what the people say ». La délivrance et son lot de nostalgie sur « Villains Of Circumstances ». Un magnifique morceau qui apporte cette sensation d’aboutissement serein…  mais qui bascule dans des ténèbres poignantes servies par une tension très bien étudiée.

 

Un excellent album à n’en pas douter. Il n’est pas celui que beaucoup attendaient, mais comme le dit Josh lui-même : « Quand vous attendez quelque chose de la musique, vous attendez trop ». Aller foutez moi le camp j’vous ai assez vu. 

 

Note Rocklegends : 4½ /5

 

Sheena