Foxygen - Hang (2017)

Pistes :

01. Follow the Leader
02. Avalon
03. Mrs. Adams
04. America
05. On Lankershim
06. Upon a Hill
07. Trauma
08. Rise Up

Musiciens :

Sam France (chant) – Jonathan Rado (guitare, claviers, …) – Matthew E White (arrangements) - …

Chronique :

Les voies du rock sont parfois impénétrables. Et Foxygen insaisissable. Emmené par l’improbable binôme Jonathan Rado et Sam France, Foxygen connaît une (pour le moment) courte carrière sinueuse qui laisse sans repère. Si leur premier véritable album (We Are the 21st Century Ambassadors of Peace & Magic) avait mis une bonne partie de la presse à genou avec son rock psyché et agressif aux faux airs Stoniens, le suivant (… And Star Power) avec ses 24 chansons (!) s’est fracassé la tronche sur un mur de critiques acerbes mais souvent méritées. Foxygen devait donc voler en éclat, en s’offrant un rock & roll suicide en règle. 

Mais rien. Au contraire, pour ce quatrième album, Foxygen revient dans un délire encore différent et partiellement déjanté. Et si les californiens se mettaient au music hall ? C’est clairement l’une des influences décelables. Car le groupe se vautre allègrement dans la grandiloquence, s’offrant les services d’un orchestre symphonique emmené par Matthew E. White ! On entend à peine les discrètes mais impeccables incursions rythmiques des guests comme les Lemon Twigs et Steven Drozd des Flaming Lips.

Sans aspérité, les californiens offrent donc un troisième album assagi, préférant se livrer à des digressions mélodiques façon Broadway (« America ») et s’en remettre au chant sinueux (mais formidable !) de Sam France (le brillant enchaînement « On Lankershim » et « Upon A Hill »). Hang est un album incroyablement produit et arrangé, virtuose sur le fond et la forme, avec un sens toujours inné de la mélodie. Les premières écoutes sont parfois choquantes, parfois écœurantes, surtout déroutantes. Mais la prise de risque qu’on ne peut pas leur enlever et le résultat final qui se découvre au fil des nombreuses écoutes en fait à la fois un théâtre d’extravagances mais aussi une brillante renaissance.

Note Rocklegends : 4 /5

Jean