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Foo Fighters, QOTSA, Robert Pl - Rock En SeineImage (2005)


Date et lieu :

Domaine de St Cloud - 25 et 26 août 2005

Commentaire :

Premier jour

C'est avec grand plaisir qu'on se rend pour la deuxième année consécutive à Rock en Seine, le petit dernier des gros festivals, dont la programmation est encore globalement un peu sage (beaucoup de choses déjà vues ailleurs) mais qui a su, comme l'an passé, nous appâter avec quelques pointures et aligner par exemple aujourd'hui, excusez du peu...

Les deux plus chauds groupes de rock actuels (plus un ancien, un peu refroidi).

On n'a pas réellement écouté le groupe pop Athlete car il fallait bien redécouvrir le site, agrandi d'une scène, et la magnifique expo photo-rock de Philippe Levy, qui photographie avec le même talent et la même passion les navrants Bloc Party, les énormes Beastie Boys, les mystérieux Daft Punk et le génial Tricky... très classieux tout ça !

Les français de Flying Pooh ouvrent donc notre bal avec leurs beaux costards noirs et cravates blanches, et leur musique dissonante, délurée et potache (selon la brochure, leur style improbable serait du cartoon core), passant allègrement du rock français pêchu (style Dionysos) au metal le plus outrancier (la fin déclenchera d'ailleurs un pogo furibard). Les chansons « Spanking Day » et « Be fat » confirment le côté 'Jackass' d'un projet cependant très convaincant et ludique (on pense même par moments aux expérimentations du génial Mike Patton), affaire à suivre !

On ne suivra par contre pas plus loin The Sunday Drivers, un groupe de sympathiques espagnols qui a fait voeu de rester bloqué dans les années '60 (où pourtant ils n'étaient pas nés), plus particulièrement dans la pop gentillette et comme qui dirait formatée (époque Beach Boys). Même leur tube « On my way » nous en touche une sans bouger l'autre... mais l'ensemble reste, soyons juste, agréable et reposant à l'oreille.

De toutes façons l'événement interplanétaire (au moins selon Télérama et Rock&Folk) arrive : les canadiens d'Arcade Fire et leur pop-rock étrange, élégiaque et sophistiqué (si recherché qu'il faut du temps pour l'apprécier, d'ailleurs). Quoi qu'il en soit à force de persévérance on a fini par (presque) adorer ce groupe protéïforme, dont le noyau est le duo formé par le grand Win-qu'il-est-vilain Butler et la flamboyante Régine-qui-parle-français Chassagne, entourés d'une section cuivres, strings, rythmique et divers : presque un orchestre sur scène !
Si la voix du bon géant a un je-ne-sais-quoi de bouleversant et vous prend aux tripes, on aime un peu moins celle de la demoiselle (comparée un peu hâtivement à Björk)... mais le duo s'accorde à merveille !
Connaissant mal les titres de ce genre d'album (qui s'écoutent en une fois, ou pas du tout), je suis un peu à la rue pour la playlist : on aura bien sûr droit entre autres aux 4 magnifiques versions de leur thème « Neighborhood » en commençant par la deuxième (accordéon et voix à la Bowie old school). La version n° 3 (« I woke up in Paradise ») nous emmène en effet au septième ciel ! D'ailleurs émoustillé par cette musique divine, le ciel décide à cet instant de se mettre définitivement au grand bleu, pour accueillir une chanson d'un premier album dont, damnation, nous n'avions jamais entendu parler ! « Neighborhood #1 » déferle alors comme une immense vague de Prozac liquide devant un public conquis !
Le slow qui tue, « Crown of Love », nous fait regretter l'absence de quelqu'un, jusqu'à sa dernière minute totalement disco et déjantée ! A signaler, outre des temps morts un peu longs entre les chansons, la présence d'un hurluberlu aux percussions, sorte de fou du roi plein de conneries qui nous amusera tout le concert en tabassant un casque, ses collègues et même parfois un instrument, aussi bien sur une chanson calme comme « Haïti » que sur la pétaradante et fabuleuse « Rebellion ». Bref leur concert, quoique sacrément trop court, Tabernac', ne sera pas décevant !

Pour se remettre, rien ne vaut un groupe dispensable comme Hot hot Heat, pop-rock catchy à double voix, très tendance mais sur lequel on a absolument rien à dire tellement ses compos sont banales, malgré un nom écrit sans doute à la taille de leur prétentions : très très grand. Ce sera le groupe joker de la journée, celui pendant lequel on trouve avec plaisir le temps de s'asseoir et de se restaurer.

Car c'est pas tout ça, mais il fallait être au top de sa forme pour assister au concert des Queens of the Stone Age dont on sait depuis les dernières Eurocks de quoi ils sont capables ! Accompagné par une charmante, mais plutôt petite personne, on restera cependant ce soir à distance raisonnable de l'inévitable pogo dans lequel nous faillîmes mourir de bonheur (et d'écrasement) la dernière fois.
Dès l'entrée sur « Big black wolf » du groupe, on constatera encore une fois que le grand Josh Homme, ses cheveux roux gominés, ses biscotos et sa moue boudeuse à la Elvis, son déhanchement et ses yeux de chat font un effet certain à la même demoiselle (tandis qu'on retrouve de notre côté avec plaisir la plantureuse joueuse de clavier du groupe).
L'énorme « Medication » nous chope au colback et on sait bien qu'on ne va plus être lâché, matraqué par les chansons de leur dernier album, impression confirmée par « First it giveth » ou encore « Little Sister » ! Les rouquins étant l'incarnation du Malin comme chacun sait, on n'est guère étonné que « Burn The Witch » soit la chanson favorite de Josh Homme. Par ailleurs ses assistants, un bassiste à tête de tueur à gages et un batteur baraqué et tatoué à mort (sans même la tête d'oiseau de proie de Mark Lanegan, exclu du groupe) instillent en nous quelque chose qui ressemble à... de la peur !
On aura aussi droit, notamment, à une nouveauté, mais aussi à la fascinante « Tangled up in plaith », aux inévitables et stoner-issimes « Someone's in the Wolf » et « Song for the Dead », ou encore au blues toxique de « I Never came » où la voix précise et posée du chanteur, assez viril pour ne pas craindre les notes aigües, fait des merveilles !
Après la toujours sublime « No one Knows » on repart de là un poil moins exténué que la dernière fois (la playlist étant moins longue - pas de « Everybody knows that you're insane » par exemple) mais tout aussi heureux : les QOTSA sont très certainement le meilleur groupe de scène actuel (d'ailleurs mon pote le batteur pètera la gu... à qui osera dire le contraire), et j'ai eu le privilège de les voir deux fois cet été !

Un peu ivre de musique et à nouveau en goguette sur le site, on réalise qu'il y avait ce soir un excellent concert de rap U.S. dont on verra la fin avec plaisir : Jurassic 5, comme les 5 types au flow impeccable à la Public Enemy et sur une base musicale qui nous rappelle Cypress Hill, y'a pas à dire c'est carré, pro, ça déchire, voilà un style où les français ont vraiment du mal à atteindre une telle perfection (et oui, on a aussi vu IAM et NTM en concert) !

Cela dit notre écoute du concert est un peu troublée par l'intense cas de conscience qui nous agite depuis la première lecture du programme : Pixies ou Vitalic ? Peut-on se permettre de rater l'un des plus grands groupes de rock du monde pour aller voir un simple DJ techno-rock, sous prétexte qu'il squatte notre iPod depuis des semaines ?! Peut-on se permettre de rater encore (comme aux Eurocks) le DJ le plus excitant de ce siècle pour aller voir des petits gros sur le retour ânonner leurs chansons, bien sûr géniales mais quand même salement défraîchies ?

C'est décidé et tant pis pour eux, même si le coeur se serre un peu en entendant de loin Where is my mind, ils n'avaient qu'à pas nous mentir : l'an dernier c'était la reformation de la dernière chance pour les voir, dont acte, veni vidi vici et p... que c'était bon, mais là ca fait un an qu'ils tournent et ils enregistrent un nouvel album ! Un article du Parisien confirmera que ce concert, joué sans passion excessive, semblait ne servir qu'à relever les compteurs... maybe next time ?

... Ce fut donc Vitalic comme 2 ou 3 centaines de happy few et on n'a pas regretté ce choix ! Au départ il entame son set sur des morceaux qui ne figurent pas sur son génial premier LP Ok Cowboy. Elles n'en sont pas moins enthousiasmantes car il y a presque toujours une allusion au rock (riff de guitare et/ou batterie binaire), on pense souvent à Daft Punk (bonne époque) et le public est déjà très chaud quand, après une demi-heure, vient enfin un repère : « Newman », ses hurlements torturés et sa basse énorme.
Sans arrêter son mix, une transition nous conduit tout naturellement à l'énormissime « La Rock 01 », remixée comme pour rendre le public encore plus hystérique, c'est réussi car c'est une vraie tuerie ! Sans plus de retenue, on se met à bondir, comme tous ceux qui nous entourent, une belle bande de kangourous en somme !
Mais Vitalic n'en a pas fini avec nous, le temps de constater (il est enfin éclairé) qu'en plus le salaud est un sacré beau gosse... Et il enchaîne, par la transition d'un morceau électro-tech hallucinant où il torture sa propre voix, et nous voilà livrés à son tubissime « My Friend Dario », pas la meilleure sur album mais qui sera ce soir la plus excitante de toutes, et le public (mystérieusement multiplié par 5 en volume, s'emmerderait-on sur la grande scène ?) devient définitivement extatique et hilare !
Il pensait manifestement terminer son set sur la chanson « No fun », mais à la demande d'un public qui ne le lâche pas, il se lance dans un rappel sur l'air de « Midnight Express » qui part hélas en sucette, son ordinateur faisant un caprice. On se contentera donc d'une chanson déjà jouée auparavant, mais très excitante, pour conclure sur ce set largement à la hauteur de nos espérances !

Cette première journée a donc tenu toutes ses promesses, et en plus agrémentées de découvertes agréables. Le Métropolitain très efficace de Paris nous ramène en ville, pour une fin de soirée où nous ne ferons pas long feu...

Deuxième jour


Avant de rejoindre le site du Parc de Saint-cloud on se fait une grosse balade le nez au vent dans Paris, où l'image du parisien désagréable en prend un coup : les commerçants sont sympas et une seule personne a essayé de nous écraser (c'est assez peu, pour un marseillais). Et puis des gens qui jouent à la pétanque en bras de chemise à leur pause de midi peuvent-ils être foncièrement mauvais ? En tout cas aujourd'hui encore la météo semble d'humeur clémente pour ...

Une excellente journée de rock, pleine de suprises agréables !

Asyl nous éveille fortement les oreilles, c'est du rock français et ça à l'air de bien pousser, quel dommage qu'on arrive seulement vers la fin !

On s'est par contre donné les moyens de voir en entier La Phaze, révélation à Belfort, LE groupe le plus excitant en 2005 sur la scène punk française (et les plus gros squatteurs de iPod du moment). Les inventeurs du pungle (punk et jungle), gênés de jouer en plein jour, envoient toute la sauce dès le départ : don à sonf, pas de répit, décollage immédiat pour le D&B Show (on est prévenus, ça va ch... grave) puis pour un explosif Nouveau Défi !
Le début trompeur de « Inside my brain » (la voix du petit chanteur, boule de nerf, passe très bien en reggae aussi) tombe vite dans la jungle hypnotique, et chacune de leurs chansons met un feu pas possible (ne manquera que « l'Embardée Fatale », une bombe à fragmentation sur album).
On se fait la réflexion qu'on tient la B.O. des prochaines manifs présidentielles de 2007 (prévoir un choix entre petit teigneux et gros hargneux), ça nous consolera toujours un peu, avec des brulôts comme « l'Assaut final » ou « Scott », passage obligé du manifeste anti-FN.
Et si tout cela n'était toujours pas clair, le groupe finit par une double reprise tout à fait énorme du Clash : « Police on my back/I fought the law ». Punk jusqu'au bout des ongles, jungle jusqu'à la tachycardie, la Phaze déchire tout sur scène comme sur album, et il faut désormais que ça se sache, nom d'un p'tit nazillon diarrhéique !

Pour ce qui est de Goldfrapp, on connaît un tout petit peu sa musique, pas déplaisante, mélange un peu (trop) fourre-tout d'électro, funk, rock, trip-hop à la Gus Gus. On y reste quelques chansons (notamment « Strict Machine » et son gros son industriel, très classe), pour constater que son groupe développe un important mais subtil volume sonore tout en basses vibrantes, et aussi que la demoiselle est, pardon pour le commentaire sexiste, une pure bombe atomique, blonde et cuir noir (total look Kill Bill). Cela étant sa prestation n'est pas complètement captivante...

Pas plus captivant, le groupe Herman Düne, déjà aperçu l'an passé à Belfort, sera le lauréat de l'entrée sur scène et du concert le plus désinvolte : on croirait une répétition en plein air. Leur folk-rock, aux compositions bien léchés, ne correspond pas à nos goûts mais est cependant plutôt agréable à écouter assis dans l'herbe, la voix étant véritablement habitée. Certains moments un peu psychédéliques évoquent même le navrant et désormais culte Brian Jonestown Massacre... tout cela nous semble cependant moins excitant que Bright Eyes dans le même genre (mais encore une fois, on y connait rien ou si peu !).

Le moment est venu d'aller découvrir sur pièces la grande curiosité de la journée : Pete Doherty, LA star qui fait mouiller toute la rédaction de Rock&Folk (hommes et femmes), ex-moitié des déjà surestimés Libertines (et pas la meilleure moitié semble-t-il). Tour à tour dans les bras de l'héroïne puis dans ceux de mannequins anorexiques, dans les pages des Inrocks puis dans celles de Voici : un pur produit médiatique. Comme par hasard le seul et unique groupe sur les 2 jours à ne pas commencer à l'heure et l'endroit dit sera le sien, les BabyShambles (avion raté soi-disant) - ça part mal c't'histoire...

On devra donc se rabattre sur The Departure, groupe qui joue trop fort (ou mal réglé) un rock anglais revival insipide à la 'Interplocparty', et sera donc notre groupe joker du jour pour aller manger et libérer la boisson bizarre vendue au bar sous la marque Heineken, et à peine transformée par notre corps en quelques heures trop courtes.

Et à la nouvelle heure et scène des BabyShambles, il nous faudra encore patienter, en s'amusant de la présence de jeunes pop freaks aux cheveux mi-longs et en costard (des fans de Piiiiiiiiite sans doute, serait-ce les fameux Parisians ?), de pisseuses surexcitées et de celle, rafraîchissante, d'un type chevelu qui est venu uniquement ... pour insulter Doherty dans un anglais très fleuri. Au moment où on n'y croyait plus (vu la mine inquiète des roadies pendus au téléphone), il arriva... on l'avait traité de petit con et l'on s'en excuse sincèrement : en fait Pete Doherty est très grand !
Il est aussi bien à la hauteur de l'image destroy qu'il se donne tant de mal à construire : désinvolte, bourré ou foncedé, il est incapable de chanter correctement (ni en rythme, ni dans le ton). Tout le concert (35 minutes, ne nous blessons pas) sera à l'avenant... Tout ceci pourrait encore lui être pardonné mais, comble de l'horreur, il porte un T-shirt bleu police sans manches, avec des santiags basses beiges : une horreur !
Musicalement on constate que les autres Babyshambles aussi sont des branleurs mêmes pas doués (seul le batteur tient la route), au son aussi mal réglé que Bloc Party mais au jeu encore plus approximatif. A la fin de ce concert pénible (le single « Fuck forever » a un peu fait tressauter notre orteil gauche, mais c'était purement nerveux), nous ne résistons pas au plaisir de brandir bien haut et bien longtemps notre majeur à la face de ce véritable imposteur, grand con donc, irrespectueux de son public et sans talent, bref, un pauvre type. Alors comme disait une rock star, une vraie, après le Live 8 : Make Doherty History !

Après cette honteuse prestation, on sera très soulagé d'écouter un peu Feist, la gentille chanteuse jazzy canadienne (qu'on voyait plus grande, elle), sa voix caressante et écorchée juste ce qu'il faut pour être sensuelle en diable. Quel contraste ! Ne connaissant hélas presque pas le répertoire, on a retenu un très joli slow « talking about secrets », composé de couches vocales délicatement enregistrées les unes sur les autres, et on a entendu "son tube", très plaisant (que les fans auront identifié, eux). On laissera cependant les petits couples danser doucement au son de la jolie songwriter, car on a entendu un hurlement d'outre-tombe nous appeler de l'autre bout du Parc...

Le mythique Dave Grohl et ses Foo Fighters sont dans la place ! Enfin du rock velu, nom de Zeus ! Leur scène est composée d'un impressionnant tas d'amplis morts, et leur son sera le plus bourrin du festival : tous les amplis sont à 11 dès la première chanson ! On travaillera l'articulation de nos cervicales sur leurs tonalités franchement metal (beaucoup plus brutal que sur album).
Il faut dire qu'on a une énorme sympathie pour ce garçon dont l'obscur premier groupe a bercé notre jeunesse. D'ailleurs il nous le rend bien, interpellant très gentiment le public (hurlant : « Do ya wanna hear a fuckin'song ? » puis murmurant : « I do ... »), vraiment pas la grosse tête. Il est si content d'être là qu'il nous fera profiter d'un énorme rot, amplifié environ 25 000 fois - la terre de Saint-Cloud en a tremblé !
Il s'avère qu'il est capable de chanter comme Joe Cocker sur une chanson lente, et aussi comme Phil Anselmo (de Pantera) sur d'autres - très en place, faut dire que le groupe tourne depuis 10 ans (on repense aux Eurocks '96, les plus mouillées qu'on ait vécues et où le père Grohl s'était fait tremper exprès, par solidarité avec son public). Cependant on se rappelle au bout d'un moment qu'hélas, les compositions des Foo Fighters sonnent un peu toutes pareilles (en tout cas en live où elles semblent un peu moins subtiles), et qu'étant à un festival après tout on est pas tenu de rester jusqu'au bout.

On part donc résolument à la découverte de nouvelles sensations : The Film, groupe de rock bordelais (bonne école non ?), qui a fort amusé nos oreilles au casque. On repense aux Flying Pooh : même scène, mêmes costards très classe et total attitude de rock stars, chant en anglais y compris. Il s'avère qu'on développe ici un très gros son lo-fi, on pense presque instantanément à John Spencer Blues Explosion (et ça c'est un putain d'énorme compliment !). Ce groupe est paraît-il connu surtout pour l'instant à cause d'une pub à la con ; il nous semble en effet avoir reconnu une de leurs excellentes chansons, qui doit s'appeler « Can U touch Me ? ». Si ça commence catchy et classe, le tout se finit dans un maëlstrom bruitiste et jubilatoire, où le saxophoniste hurle dans le micro de son engin tandis que le chanteur crie comme si sa vie en dépendait. Cette prestation trop courte nous donne en tout cas très envie d'acheter leur album : ce sera LA révélation outsider du festival !

On ne peut certes plus parler de révélation pour Robert Plant qui a cependant bien vieilli. On l'avait vu il y a longtemps avec Jimmy Page, rejouer la plupart des chansons cultes de Led Zeppelin en formation orientale (un concert splendide). Une longue intro électro avec ses 'ouuuuuuh' caractéristiques, hélas en play-back, annonce son arrivée avec une forte odeur d'encens (l'Orient, toujours).
Il est à présent entouré d'un groupe de petits jeunes (par rapport à lui) et la tonalité générale est celle du blues lancinant avec de gros riffs de plomb liquide (deux ou trois reprises de ses chansons époque Zep étant comprises dans le lot). Cela étant le bonhomme est extrêmement charismatique et il y a quand même une chanson (« Tin Pan Valley ») dont le refrain est un subtil mélange d'électro et hard rock vintage issue de son dernier et paraît-il très bon album « Mighty Rearranger », à suivre donc. Finalement tout cela est si lancinant (une chanson sur les « Freedom fries » pompe carrément « Kashmere ») qu'à un moment on se demande si on ne s'emmerde pas un peu quand même, et si on devrait pas se placer un tantinet pour le prochain concert ! On s'éloigne donc l'air de rien (Robert n'a rien remarqué ou alors il a fait semblant).

Car on s'est évidemment précipité en entendant les premières notes de Michael, pour ne pas rater Franz Ferdinand (on a même réussi à faire courir notre carcasse fatiguée). Outsiders l'an passé à Belfort, ils suivent la trajectoire du groupe presque parfait qu'ils sont : grande scène, tête d'affiche !
On passera un moment à se demander pourquoi les wonderboys écossais sont filmés en noir et blanc, jusqu'à comprendre que cela ne fait au fond que renforcer leur similitude d'attitude et d'accoutrements avec les Beatles : en filmant ainsi ces 4 parfaits gentlemen bien peignés et en chemise, on a l'impression de voir un vrai concert old school, filmé à Liverpool en 1965 !! Certes la mise en scène est un poil grandiloquente : de grands draps sur les panneaux coulissants à l'effigie de l'ancien, du nouvel album et de leur portrait en noir et blanc... un peu too much mais si la Nature a horreur du vide, les groupes aussi !
Après « Tell her tonight », on entend « Whole lotta Love » jouée tout là-bas très loin (mille milliards de staracadémiciens écorchés, on a raté notre chanson préférée du Zep !), mais c'est trop tard pour regretter : Franz Ferdinand va enchaîner à plaisir tous les tubes de son premier album (c-a-d toutes les chansons, ou peu s'en faut), tout en disposant au fil du concert 4 à 5 nouveautés de l'album à paraître, apparemment tout aussi bien calibrées pour mettre le feu !
On constate que le public réagit au quart de tour à chacun de ces bijoux sonores : Jacqueline et sa basse énorme, LE tube interplanétaire « Take me out » (présentée par le sympathique Alex Kapranos comme une chanson de Dutronc !), « The Dark of the Matinee », « Auf Achse » magnifiquement émouvante, 40' et bien sûr, « Darts Of Pleasure », la bombe sonique - pourtant reléguée en fin d'album - que les Killers n'arriveront sans doute jamais à écrire !
"Pétaradant" est encore le mot qui paraît le plus approprié : On a quasiment pas touché terre jusqu'à ce que le chanteur présente longuement et avec humour son groupe, au fond absolument parfait (c'est presque suspect, ils ont du vendre leur âme à quelqu'un, je pense). Le rappel se finira par « This Fire » qui enfonce le clou : « we gotta burn this city, burn this city ! » tandis qu'en effet les gens sautent partout comme si la boue de la grande scène était devenue de la lave en fusion, Paris brûlerait-il ?!
C'est un K.O. debout qui vient donc conclure, tout le monde étant désormais cuit à point, cette fort belle journée !

Cette deuxième soirée s'achève bien tôt à notre goût (23 h 15), mais ce soir le métro est gratuit, c'est vendredi et la nuit va être longue ! Une dernière fois, l'on s'arrête devant la plus petite scène, idée très cool d'un fabricant de boissons gazeuses, où l'on s'amuse - à divers degrés - d'interprétations en air-guitar et play-back de tubes passés ou présents, mimés par des gens qui n'ont pas honte de s'exhiber !

On quitte bien sûr à regret ce cadre enchanteur. Alors merci et un grand coup de chapeau aux organisateurs de ce festival, qui tient pour le moment très bien la route, et espérons-le, à l'an prochain pour de nouvelles flâneries de fin d'été au bord de la Seine !

Philippe pour Concert & Co.




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