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Depeche Mode, Morrissey, Strokes, ... - Eurockéennes de BelfortImage (2006)


Date et lieu :

Belfort - 30 juin au 2 juillet 2006

Commentaire :

Vendredi 30 juin:

Fancy, Arctic Monkeys, Dionysos, Damian Jr Gong Marley, The Strokes, The Gossip, Daft Punk...

Beaucoup de bonnes choses au programme de cette première journée, peut-être trop puisqu'il faudra encore comme à chaque fois faire des choix et laisser de côté des bons plans.
A ce que j'ai compris ça ne s'est pas trop mal passé pour notre casse cou d'Anais qui a arraché quelques sourires aux fans des rustauds Deftones que l'on entendait (subissait ?) de très loin.

Mon premier concert sera loin de la grande scène, avec les derniers titres joués par Fancy qui amusent la petite foule du Soundsystem, devenue cette année une scène avec des live et des dj's, intimiste à souhait.
Ces jeunes gens ne se prennent pas une seconde au sérieux et jouent la carte du glam rock 70's avec des gros riffs groovy et un chanteur à la voix suraiguë, repéré l'an dernier sur le « Bitch » de Rinocérose, un show case ma foi fort sympathique.

Sous le chapiteau, les Arctic Monkeys dont le succès fulgurant m'avait empêché de voir la prestation de Marseille. Etonnants de maîtrise et de maturité, ces gamins utilisent toutes les ficelles d'un rock anglais que l'on connaît par coeur, avec beaucoup d'enthousiasme et un public bouillant avant même le départ.

Dionysos suivent accompagnés de la soixantaine de musiciens et de choristes issus de la Synfonietta de Belfort pour une rencontre ambitieuse mais malheureusement pas à la hauteur de celle avec An Pierlé en 2004.
Malgré des arrangements remaniés et de bonnes idées, l'univers de la bande à Mathias Malzieu ne se marrie pas toujours avec bonheur à cette débauche de moyens, coupés net dans leur élan par une coupure de courant.
On retiendra quand même un « Song for Jedi » final d'au moins dix minutes, le temps d'un stage diving toujours impressionnant et puis 30000 personnes qui crient « Ta gueule le chat » ça fait aussi son effet.

Grosse ambiance au Chapiteau pour Damian ‘Jr Gong' Marley, introduit par ses excellents musiciens sur le riddim légendaire de « Jammin ».
Même s'il reprendra plus tard « Could you be loved » le concert ne se résumera pas à un énième hommage au grand Bob, plutôt une succession de pépites dancehall qui empruntent subtilement au ska ( « All night « ), à la soul ( « Beautiful » ) ou au hip hop avec l'incroyable « Welcome to Jamrock ».
Un performer hors pair entouré de bonnes choristes et d'un infatigable porte drapeau qui a hissé haut les couleurs de Kingston, paré d'un son exceptionnel digne d'une session dans les studios Tuff Gong, transportant l'audience dès les premières mesures, une bonne surprise.

De surprises les Strokes n'en ont réservé aucune, leur prestation millimétrée agaçant pas mal de détracteurs depuis leurs débuts.
Une présence scénique limitée certes, mais les chansons de 3 minutes, la voix traîne la mort, les solos et gimmicks calibrés, tout est là pour contenter les fans absolus (dont je fais partie) sans les faire rêver pour autant.

La vraie révélation du soir, c'est The Gossip, trio disco punk qui a tout emporté sur son passage malgré un public moindre et impatient de voir la tête d'affiche.
La chanteuse Beth Ditto n'a pas qu'un embonpoint hors norme, c'est une diva comme on en croise trop peu sur les terres du rock, d'une énergie et d'une sensualité telle que mêmes les compositions les plus faibles du groupe dépotent un max.
Trois moments achèvent de nous mettre à genoux, une reprise émouvante du « Are U that somebody » d'Aaliyah, une version sans guitare mais avec une basse redoutable de « Listen up » et enfin un « Standing in the way of control » dévastateur où entre deux hurlements elle n'hésite pas à se mêler aux premiers rangs et se rouler par terre pendant que ses acolytes poussent le vacarme à son paroxysme.

Après cette tornade, il fallait bien quelque chose de démesuré pour placer la barre encore plus haut, le show de Daft Punk n'a pas déçu, faisant une quasi unanimité malgré quelques réfractaires aux musiques électroniques pour lesquels on ne peut pas faire grand-chose sinon leur conseiller de reprendre le bus vers le camping.
Je m'étais interdit de visionner les vidéos de leur live à Coachella pour avoir une surprise totale et bien m'en a pris car tant au niveau visuel que musical c'était énorme.
Beaucoup de titres du dernier album tant décrié sont d'abord joués dans des versions remixées qui ressemblent à des versions finies là où « Human after all » semblait baclé, le choc auditif est de taille, et progressivement les classiques des précédents disques ( « Rollin and scratchin », « Around the world », « One more time ») transforment le site des Eurocks en plus grande discothèque du monde.
Le concept de la pyramide qui s'illumine de mille feux fait mouche, et sous leurs masques Thomas Bangalter et Guy-Manuel de Homem-Christo peuvent faire les fiers, leur pari sons et lumières est une réussite à marquer d'une pierre blanche dans l'histoire du festival.

Samedi 1er juillet:

Morrissey, Camille & Pascals, Depeche Mode, Katerine, Spank Rock

Ambiance particulière pour cette deuxième journée avec entre t-shirts vaguement rebelles genre Sarko nuit à gravement à ma liberté et maquillages gothiques, les maillots et autres drapeaux tricolores sont de sortie.
Alors que son équipe nationale vient de se faire éliminer du Mundial, Morrissey investit la grande scène et entonne son hautement polémique « Irish blood, English heart » devant une foule nombreuse mais pas vraiment acquise à sa cause, les Smiths n'ont guère eu de succès en France et lui-même fait allusion aux piètres ventes de son dernier disque dans nos contrées.
Le concert est néanmoins agréable, avec quelques titres récents redoutables sur scène, du très entraînant « First of the gang to die », l'interloquant « You have killed me » agrémentés des grands classiques que restent « How soon is now », « Girlfiend in a coma » et pour finir « Panic ».

J'attendais beaucoup du concert de Camille devenue difficilement accessible depuis le succès crossover du Fil mais pour qui j'ai toujours une énorme affection.
Sa création avec les Japonais Pascals n'est pas tout à fait aboutie mais ô combien culottée, le chapiteau plein à craquer a notamment attendu plusieurs morceaux instrumentaux avant de voir apparaître la Parisienne interpréter des chansons pour la plupart inédites dont une qui parle d'une piscine qui voulait aller à la mer, mais aussi quelques versions remaniées de « Ta douleur », « Les ex », « Janine », largement acclamées.
Les musiciens sont nombreux mais toutes les sonorités ne sont pas totalement évidentes dans ce cadre-là, reste sa voix et sa personnalité de qui l'autorisent toutes les libertés, y compris celle d'accorder son timbre à un larsen où à bondir de joie lors du but d'Henry.

Le match n'est pas terminé lorsque commence le set de Depeche Mode mais les très nombreux fans sont au rendez-vous. Groupe important dans ma culture musicale mais dont je ne connais pas vraiment les albums, c'était la tête d'affiche immanquable, un karaoké géant où une chanson sur deux est un tube planétaire, même si on y entend également des titres récents comme le fascinant « John the revelator », terriblement efficace. On remarque l'absence de morceaux du précédent « Exciter » semble t'il mal aimé, ainsi que certains gros succès comme « Master and servant ».
Mais que de frissons sur « I feel you » ou « Never let me down ».
Le seul défaut du concert réside paradoxalement dans ses qualités, tout semble un peu trop parfait, que ce soit le chant de Dave Gahan ou les digressions musicales de Martin L.Gore, la machine bien huilée ravit mais semble parfois un peu manquer d'émotion.

Vient ensuite le tour du trublion Katerine qu'on suivra d'un peu loin dans l'impossibilité de rentrer dans le chapiteau, devenu pour l'occasion 100% V.I.P..
Gros délire scénique qui contraste avec le sérieux des Anglais, le cuir et le noir se substituent à des plumes et autres tenues roses d'un goût douteux.
Les chansons sont nettement plus rock que sur disque, musiciens issus des Little Rabbits oblige, les improvisations très à propos (Répétez après moi, on est tous des Malouda), et le public à fond lorsque le Nantais s'amuse à couper et à remettre le son, tout le monde est content.

Les quelques minutes vues et entendues de Coldcut ne donnent pas très envie de rester, d'autant le meilleur est à venir à La Plage avec la récente signature de Big dada, division hip hop de leur label Ninja Tune, ça va vous suivez toujours ?
Spank Rock donc, viennent de Baltimore où sévit depuis quelque années un sous genre particulièrement excitant, nourri de booty et de breakbeats.
Leur prestation est à la fois old school (plus dans le sens 2 Live Crew que Gangstarr) et futuriste, avec des paroles très crues, un jeu de scène bondissant, laissant la part belle aux dj's de Baltmore Bass Connection qui s'amusent comme des petits fous à déstructurer des samples en live. Une claque.

Dimanche 2 juillet:

Islands, Blackalicious, Ghislain Poirier & Omnikrom, Las Ondas Marteles, Les Georges Leningrad, Dj Mehdi

Dernier jour où les têtes d'affiche (Muse, Mogwai, Sigur RosÂ…) ne me tentaient par particulièrement, propice donc à de belles découvertes.
Comme sous le chapiteau avec les fringants Islands, une troupe qui joue un rock sophistiqué, rêveur, généreux, très séduisant.
Il y a des harmonies vocales un peu baba, des mélodies entraînantes et ce je ne sais quoi qui me fait penser à Arcade Fire en plus décomplexé avec un titre épatant, « Don't call me Whitney Bobby»), folkerie au moins aussi folle que le titre de Sly Stone auquel il fait allusion,.

Sur la grande scène, les Blackalicious arrivent tant bien que mal à faire aimer leur hip hop funky à un public assommé par le soleil et peu amène à danser. J'avais largement préféré leur prestation en 2003 dans une plus petite scène, là c'était juste sympathique alors qu'on sait Chief Xcel et Gift of Gab (quel flow quand même) plus à l'aise dans d'autres configurations.

Direction la Plage ensuite pour du rap Québécois (eh oui) avec Omnikrom, duo proche de TTC avec lesquels ils partagent un goût pour la déconne et les sonorités électro.
Si leur accent est original pour nos oreilles, leurs paroles sont plutôt festives et crâneuses, parlant essentiellement de filles et de di-a-mants.
Juste avant on a pu découvrir le dj Ghislain Poirier qui a joué des morceaux un brin déroutants pour l'horraire, des productions minimalistes puisant dans le dub et le Favela funk avec un remix des Bonde de Role, également entendus avant Spank Rock la veille.

Assez pointu tout ça, on va ensuite au Soundsystem pour une musique bien plus apaisante, celle de Las Ondes Marteles, faux groupe Hispanique autour du guitariste Sebastien Martel, suivi d'un concert dans le concert, avec l'arrivée de l'exquise Camille qui vient cette fois chanter des airs de blues pour le plus grand plaisir des happy few présents à ce moment-là.

Sur la Plage, dernier concert rock du week end avec les déjantés Les Georges Leningrad qui m'ont agréablement surpris, l'écoute de leurs disques n'étant pas spécialement inoubliable.
Trio mixte qui bouge dans tous les sens et fait beaucoup de bruit, avec une rythmique post punk redoutable.
La chanteuse nous montre sa culotte autant qu'elle vocifère, le batteur déchire tout ce qui lui passe par les mains (ballon, t-shirt marcelÂ…) et le guitariste nous quitte avec un définitif « Droguez vous ! », ça tue.

Retour au Soundsystem enfin où à la base on devait écouter le set de Dj Mehdi pépère avant de quitter les lieux mais impossible de résister à sa sélection à la fois érudite et putassière qui télescope Blondie et Prince avec Esg, Human league, Outkast, Uffie, 3-6 mafia, The rapture, le Tigre, House of pain, j'en passe et des plus tubesques, enchaînés de façon redoutable et avec le sourire.
Une vraie leçon de mix pour certains pousse disques qui oublient parfois le sens du mot fête, qui clôtura de la meilleure des façons une édition une nouvelle fois rassembleuse et défricheuse, éclectique et accueillante, bref en un mot excellente.

Sami pour Hot Fidélité



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