Cold War Kids - Robbers & Cowards
(2006)
Critique:1. We Used to Vacation
2. Hang Me Up to Dry
3. Tell Me in the Morning
4. Hair Down
5. Passing the Hat
6. Saint John
7. Robbers
8. Hospital Beds
9. Pregnant
10. Red Wine, Success!
11. God, Make Up Your Mind
12. Rubidoux
Musiciens:
Nathan Willett (guitare, piano, chant) - Matt Aveiro (batterie) - Matt Maust (basse)
Critique:
Pour prendre quelques repères, Robbers & Cowards est le premier opus des Cold War Kids, groupe de rock indé, originaire de Fullerton dans la prolifique Californie. L'album est sorti en mars 2007 dans l'hexagone, mais bel et bien en 2006 aux Etats-Unis. Rock indé, depuis ces dernières années est souvent synonyme de « hype » et très peu de qualitatif (si l'on compare au vieux rock indé du temps des Dinosaur Jr). Cependant, dans cette déferlante infinie de jeunes puceaux, quelques artistes sortent du lot. C'est clairement le cas des intriguants Cold War Kids. Du rock indé, certes, mais la définition est un peu évasive et surtout trop réductrice. Difficile donc de situer le style, qui pourrait se trouver au carrefour d'un Wolfmother et Devendra Banhart (écoutez « Hair Down » dans le chantÂ…), du lyrisme d'un Bob Dylan, mais avec une toute autre énergie contenue.
D'entrée de jeu, et sur les radios, c'est « We Used To Vacation » qui sert de carte de visite aux Californiens. Le choix aurait pu être bien plus mauvaisÂ… Une intro batterie sèche et piano, quelques sonorités étranges, Cold War Kids pose son style hors du commun. Sans être aussi énergiques que les Strokes ou aussi lourds que les White Stripes, les Cold War Kids dégagent une puissance assez extraordinaire. Le groupe a une manière de théâtraliser sa musique de telle sorte que le résultat en devient unique, presque indescriptible. Incisif mais poétique, engagé mais émouvant (l'ombre d'un Jeff Buckley plane sur des titres comme « Robbers »). Les paroles sont fortes et soulignées par la voix très particulière de Nathan Willet, légèrement tremblante : la beauté de « Hospital Beds » est rare, très rareÂ… Acoustiques, électriques, toujours temporisés par une batterie volontairement freinée, les morceaux s'enchaînent sans se ressembler, apportant une identité nouvelle à chaque fois. Leur avenir ? Impossible à prédire, ils n'ont pas choisi les sentiers de la gloire (comme les Arctic Monkeys par exemple), mais ce premier opus en fait déjà l'une des jeunes formations les plus intéressantes à suivreÂ…
Jean Jean
